lundi 15 septembre 2008

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"Sur mon bureau ce qui t'es réservé à toi seul, mon tout petit, mon garçon. Tu comprendras puisque tu es mon fils."
Grusso eut un haussement de sourcils. Une fois de plus, il n'était pas à la hauteur. Sa mère lui prêtait trop d'intelligence, elle savait bien que ses frères étaient plus malins pour résoudre les énigmes.
"Son seul fils", qu'entendait-elle par là?
L'attention qu'elle avait porté à ses frères, cette façon qu'elle avait de regarder Grusso de loin et de réserver ses caresses aux autres n'était-elle qu'un mensonge?
Grusso remonta dans la chambre de sa mère. Il trouva sur le bureau une missive posée en évidence. Il ne l'avait pas vue alors qu'il s'acharnait sur l'armoire, trop occupé à lui faire cracher son secret. Le bas de la page ne portait aucune signature, l'entête n'était même pas daté. Grusso reconnut l'écriture rapide qui ne ressemblait à celle dont il avait l'habitude. La main qui avait écrit cette lettre souffrait de la même agitation, la même inquiétude que celle qui avait griffoné la phrase au verso du dernier courrier.

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